
© Credits photo: Nicolas Brasseur
Bremond Capela a le plaisir de présenter l’exposition de l’artiste Waldemar Zimbelmann, intitulée Veins in the leaf, un titre poétique et évocateur qui invite à explorer les profondeurs de la matière, des souvenirs et des pensées. Comme les veines des arbres et des feuilles, chaque œuvre de Zimbelmann se déploie comme un réseau complexe de canaux, une arborescence où se tissent des souvenirs personnels, des influences littéraires et des discours politiques. Né au Kazakhstan dans les années 1980, l’artiste transpose dans ses œuvres une réflexion profonde sur le passage du temps et l’évolution de l’identité, tout en jouant avec les frontières entre figuration et abstraction.
L’art de Zimbelmann se caractérise par une quête cérébrale où se mêlent diverses strates de mémoire et de sens. À travers son travail, il parvient à faire surgir des figures et des formes qui oscillent entre la clarté et l’évanescence. Ses peintures, qui se déploient en plusieurs niveaux, sont le fruit d’un processus de superposition de couches de peinture, où chaque retrait de couleur révèle une nouvelle dimension de l’image, comme une feuille dont les veines apparaissent peu à peu sous la surface.
Cette technique se rapproche de la sculpture. Partant du dessin, Zimbelmann modèle ses œuvres avec une grande minutie, transformant la peinture en un espace tridimensionnel où chaque couche, chaque mouvement de pinceau, devient une recherche perpétuelle de signification. Cette approche unique crée un langage visuel à la fois sensuel et onirique, où la peinture prend vie et se déploie comme un rêve éveillé.
L’artiste nous invite à regarder au cœur même de la peinture, à découvrir les couches qui se superposent et se mêlent, tout en donnant une consistance nouvelle à la matière. À chaque étape du processus, les formes et les personnages émergent, parfois dans une fluidité presque invisible, parfois sous la forme d’acteurs en mouvement. La figure humaine se confond alors avec son fond, fusionnant dans une seule et même image. Cette corporéité délitée crée une confusion entre le temps et l’espace, comme une métaphore du changement permanent, où les corps abordent la tension entre l’emplacement et l’enracinement. Les visages qui apparaissent dans l’œuvre de Zimbelmann sont des témoins silencieux mais puissants. Leurs regards semblent percer l’obscurité, offrant aux personnages une forte personnalité comme s’ils cherchaient à nous parler au-delà des limites de l’image.
Pour Waldemar Zimbelmann, l’art est une tentative personnelle et incessante, qui échappe à toute analyse théorique. L’artiste ne cherche pas à donner de réponses universelles mais invite plutôt à l’exploration de récits personnels et psychologiques. Son travail, empreint d’une profonde introspection, aborde la relation humaine dans toute sa complexité, à la fois comme une possibilité et une restriction, une liberté et une soumission, une matière et un esprit. Par cette démarche, il offre à chaque spectateur l’opportunité de se confronter directement à la matière picturale et à s’engager dans une réflexion intime sur les rapports entre l’individu et le monde qui l’entoure.
Waldemar Zimbelmann (né à Akadyr en 1984, vit et travaille à Karlsruhe), a étudié à l’Academy for fine Arts de Karlsruhe en Allemagne. Son œuvre a récemment fait l’objet d’une rétrospective au Wilhelm-Hack-Museum, DE. Ses œuvres furent par ailleurs montrées au MAN Museo d’Arte Provincia di Nuoro, IT; Wilhelm-Hack-Museum & Kunstverein Ludwigshafen, DE; Baden-Württemberg Städtisches Kunstmuseum Singen, DE; entres autres.