





Née en 1996 à Paris, France
Vit et travaille à Paris, France
Louise est une artiste hybride dont le travail oscille entre la vidéo expérimentale, le son et l’installation. Sa pratique s’articule autour des transformations systémiques et de leurs résonances sensibles. Parallèlement, elle développe une pratique sonore comme un espace de composition à part entière, où le son devient vecteur de narration et d’émotion. Partant d’entités visuelles ou symboliques, son travail interroge le pouvoir qu’exercent ces objets sur notre comportement. Grâce à des dispositifs immersifs, elle confronte des mondes physiques, psychiques et sociaux qui s’entrelacent pour former des systèmes interconnectés. Entre technologie et archaïsme, violence et harmonie ; la manière dont ces systèmes se régulent, s’opposent et parfois s’annulent, révèlent une tension permanente entre création et destruction.
« C’est en filmant des voitures de nuit sur une autoroute à Glasgow que Louise Vo Tan commence à interroger la machine comme symbole de fantasme et de puissance, emblème d’une réaloité qui fascine et oppresse. Ce geste intuitif marque le début d’une quête plus profonde autour de ces icônes du libéralisme.
De retour en France, elle obtient l’autorisation d’entrer dans un centre de démolition de véhicules hors d’usage (VHU) où elle filme le processus de démantèlement, destruction et récupération des matériaux recyclables. Elle découvre un monde hostile à l’humain où la machine domine, régie par une exploitation à plusieurs niveaux : des déchets expédiés vers l’Afrique et l’Asie sous couvert de « revalorisation » , des conditions de travail nocives et éprouvantes. Se révèlent les dessous d’un système globalisé présenté comme vertueux, négligeant les impacts sociaux et environnementaux.
De cette investigation est née Fools Rush In Where Angels Fear to Tread, une installation performative audiovisuelle qui place le public au centre d’un dispositif immersif, entouré de 18 écrans, où les images et les sons interagissent en temps réel, pilotés par des microprocesseurs et un ordinateur maitre. L’esthétique haptique des machines contraste violemment avec la destruction qu’elles infligent, confrontant le spectateur à un profond malaise. Lorsque sa voix interprète Can’t Help Falling In Love d’Elvis Presley, les paroles romantiques, altérées par l’autotune, engendrent une fusion ambivalente : une romance artificielle, mainte fois samplée et recyclée, entre l’humain et la machine.
Grâce à ces dispositifs audiovisuels immersifs, elle infiltre l’espace d’exposition avec des zones industrielles : confrontant ainsi des mondes sociaux distants, appartenant au même système frénétique. »
Anne Laure Peressin
Curriculum vitae